Trek du Salkantay et Machu Picchu

posté le 26 octobre 2018

Après les montagnes colorées nous nous posons deux jours supplémentaires à Cusco afin de préparer le célèbre Machu Picchu.

Pour se rendre au Machu Picchu il faut soit prendre le train (le plus cher du monde), soit le bus, soit en faisant un trek.

Comme nous avions le temps nous avons décidé d'y aller en trek. Le plus connu est le trek de l'inca qui arrive, le dernier jour, directement au Machu Picchu par la porte du soleil. Assez tentant. Mais depuis peu ce trek est réglementé et il est impossible de le faire tout seul. Avec un tour il faut compter au minimum 400 euros par personne avec l'entrée du MP.

Nous nous sommes donc retourné vers le trek du Salkantay presque aussi connu. C'est une alternative au précédent car moins cher mais plus difficile. Avec un tour, c'est au minimum 200 euros par personne pour 4 jours de trek.

Faire un trek avec un groupe ne nous enchantait pas plus que ça car les niveaux sont souvent dispersés et ce n'est pas vraiment agréable de se caler au rythme des autres. Nous avons donc trouvé plusieurs traces GPS et nous sommes lancés pour 85 km de marche jusqu'au village d'Aguas Calientes au pied du Machu Picchu.


C'est donc le 3 octobre au matin que nous achetons nos billets pour le Machu Picchu pour le 8. Nous nous dirigeons ensuite vers le terminal des colectivos qui vont à Mollepata, le début du trek. Nous attendons une heure que le colectivo se remplisse, les derniers arrivants étant un couple de français venus faire le trek en autonomie tout comme nous. Avec une différence quand même c'est qu'ils vont prendre un taxi entre Mollepata et Soraypampa, le deuxième village du trek. Notre hôte à Cusco nous avait aussi dit que cette partie là ne valait pas forcément le coup car il faut suivre la route mais nous avons trouvé un chemin à côté de la route sur les traces GPS et avons décidé de la faire quand même.


Arrivés à Mollepata, nous prenons un petit almuerzo, parce qu'à 14h il fait faim quand même. On hésite pour la suite. Le plan était de prendre un logement à Mollepata et de démarrer le trek le lendemain. Sauf que jusqu'à Soraypampa il y a quand même 20km et 1200 mètres de dénivelé. En plus de ça, il y a la laguna Humantay juste au dessus à 2 km mais 400 mètres de dénivelé supplémentaires. Ça fait une sacré journée. Il est 15h, on a donc le temps de commencer. Surtout qu'on voit un petit coin camping sur le chemin à 7km de là.


On commence donc à marcher. À peine 10 minutes après, c'est la pluie qui se joint à nous. En fait on aura eu de la pluie tous les jours du trek.. D'ailleurs la moitié des photos du trek sont prises avec le téléphone (pas pratique de sortir l'appareil sous la pluie à chaque fois que l'on veut prendre une photo).

On commence sur la route mais ça reste agréable car c'est un chemin de terre et il n'y a pas beaucoup de passage. Ça monte doucement et nous avons une belle vue sur la vallée.

Plus tard, on rejoint le chemin du GPS et ça change tout. C'est une montée raide à chaque fois que l'on est sur le chemin et une pente douce lorsque l'on revient sur la route. Ça oscille entre les deux pendant 7km jusqu'à arriver à notre destination pour la journée. Au final nous aurons fait 700 mètres de dénivelé. Ça nous avance bien pour le lendemain ! Sur place il y a en effet des toilettes et un abris mais tout est fermé et personne à l'horizon. On plante quand même la tente même si l'on est pas certain d'avoir le droit. La pluie cesse et le ciel se découvre.



Jour 1 (premier vrai jour du trek)

On se lève de bonne heure afin d'arriver assez tôt à Soraypampa et pouvoir monter à la laguna Humantay. C'est parti pour 13km jusqu'au village et 500 mètres de dénivelé. Les premiers kilomètres montent bien comme il faut. On fait quelques pauses photos sur le chemin car les paysages sont superbes.

On se lève de bonne heure afin d'arriver assez tôt à Soraypampa et pouvoir monter à la laguna Humantay. C'est parti pour 13km jusqu'au village et 500 mètres de dénivelé. Les premiers kilomètres montent bien comme il faut. On fait quelques pauses photos sur le chemin car les paysages sont superbes.



Après 2 heures de montée on arrive au mirador Chinchirkuma à 3813 mètres. Le village de Soraypampa se situe à 3900 mètres, on a donc bientôt terminé la montée !



En effet 500 mètres plus loin on arrive le long d'une rigole. Un panneau indique Soraypampa à 8km. À partir de ce moment, ce n'est plus que du plat et l'on suivra la rigole jusqu'au bout.



On croisera deux renards sur le chemin. La pluie se joint à nous de nouveau. Enfin, on arrive au village de Soraypampa. Il est 12h et il pleut, il faut donc trouver un abris pour manger. Il n'y a que des campings et des lodges. On demande à une femme de manger à l'abri dans son camping, elle nous dit ok mais en échange de pourboire.. Super l'hospitalité.. Finalement on décide de dormir dans son camping afin d'avoir accès aux infrastructures (on va donc pouvoir manger à l'abri !!). On mange donc à côté des tours qui ont des superbes repas qui donnent envie pendant que l'on fait réchauffer nos noodles.

Après avoir mangé, planté la tente (sous un abris de paille svp, qu'on aura tout de même payé 20 soles) et attendu que la pluie cesse un peu, nous nous dirigeons vers le lac.



La montée n'est pas aisée, nous mettons plus d'une heure pour faire les 2km nous séparant du lac mais nous finissons par y arriver.



Descente beaucoup plus facile. Encore une fois, le ciel se découvre pour la soirée. On peut enfin voir le glacier qui surplombe le lac.



Vue du village depuis en haut :



Jour 2:

Le deuxième jour est le jour le plus difficile du trek. Il faut monter jusqu'au col du Salkantay à 4630 mètres d'altitude puis redescendre jusqu'au village de Chaullay. Au total 750 mètres de dénivelé positif, 1800 mètres de dénivelé négatif et presque 20km.

Réveil donc à 5h15 pour partir à 6h45. Au final le réveil n'aura pas vraiment servi puisque l'on a été réveillé par le son de 'coca tea' des guides pour lever leurs ouailles. On part pratiquement en même temps que les groupes.

On commence par une pente douce pendant 3km. On voit les ânes porter les affaires des groupes ainsi que des gens faisant l'ascension à cheval ! Ah les tricheurs! On peut apercevoir le Salkantay (6271m) au fond mais cela ne durera pas. Profitez de la seule photo que l'on a pu prendre du Salkantay :



Petite pause avant d'entamer le plus dur, l'ascension du col.



À partir de là, ça se corse. La montée est raide. Mais l'on avance doucement, prudemment ce qui fait que l'on aura pas souffert plus que ça.

On arrive à un autre plateau à 4400 mètres d'altitude. Une pancarte indique le col à 1km.



Après un petit (gros) effort supplémentaire, on arrive enfin au point culminant du trek: le col du Salkantay. Sauf qu'il fait moche: il pleut, il y a de la brume et il fait froid. Tant pis, on aura pas la vue magnifique attendue mais on est quand même fière de faire ce trek tout seul.



On ne restera pas très longtemps en haut (il fait très froid !!), on redescent donc jusqu'au prochain village pour se poser et manger. La descente de 4km paraît interminable (il pleut beaucoup).

Arrivé au village, on se redemande si l'on va pouvoir manger à l'abri. Les groupes sont déjà tous en train de manger et ça sent bon ! On trouva un monsieur très gentil qui nous laissa manger dans un abri vide gratuitement.

L'après-midi est consacré à rejoindre le village de Chaullay (2800 mètres), de la descente en somme, pendant 8km. Au début, on a l'impression que le temps se découvre et qu'en descendant nous n'aurons plus de brume.



En fait le temps ne s'est pas amélioré. Mais en descendant la température était beaucoup plus chaude et les paysages différents. Nous descendons à présent à travers une forêt luxuriante.



On arrive à 16h45 à Chaullay. Le village est beaucoup plus grand et compte au moins 5 campings.

On monte la tente rapidement (encore à l'abri, 10 soles cette fois ci) et allons nous installer à un petit bar où nous achetons des chips et une bière. On l'a bien mérité et ça fait un bien fou! La pluie s'intensifia dans la soirée et dura toute la nuit.

Jour 3:

Petite grasse matinée car on se lève à 7h. Ce troisième jour est le plus facile et le plus court. En effet, nous avons que de la descente pendant 14km jusqu'à rejoindre le village de Playa. Enfin en théorie.

Nous commençons par longer la route en descente douce pendant une quarantaine de minutes. On a une belle vue sur le village de Chaullay dans lequel nous avons dormi. C'est le premier jour du trek où nous avons beau temps.



On arrive alors sur la rivière. Deux choix s'offrent à nous: continuer sur la route ou traverser la rivière et prendre un petit chemin qui longe la route mais sur l'autre rive. On décide de prendre le chemin, c'est bien plus sympa.



On regrettera vite notre choix. Alors que la route n'est d'une descente douce, nous nous tapons des montées et des descentes tout le long. Certes ce ne sont pas des grosses montées comme les jours précédents mais nos jambes commencent à bien fatiguer. Le décor reste tout de même joli.



Nous décidons de pousser au maximum avant de manger, nous mangeons donc au village de Playa. Il ne nous reste que 4km pour la journée. La pluie commence alors à tomber (ça faisait longtemps) mais nous trouvons un abri pour manger.

Après Playa, deux choix s'offrent aux trekkeurs. Rejoindre le village de Aguas Calientes par Santa Teresa ou par les ruines de Llactapata. Cette deuxième possibilité est plus courte en terme de kilomètres mais rajoute du dénivelé. C'est celle que nous choisirons.

Nous reprenons donc la route pour les 4 derniers kilomètres de la journée. C'est plutôt plat tout le long. On arrive alors à l'intersection des chemins où le choix s'impose.



À partir de ce moment là c'est 800 mètres de dénivelé jusqu'aux ruines, que nous laisserons pour le lendemain. Nous marchons 10 min et finissons par nous poser dans le tout petit camping d'une dame vers 15h30. Le lendemain sera beaucoup plus long, autant se reposer.

La dame en question ne possède pas d'abris mais nous assure qu'il ne pleuvra pas. Nous décidons d'attendre un peu pour monter la tente et heureusement car seulement 2 min plus tard c'est le déluge. Nous montons donc la tente sur sa terrasse.

Dans cette région il y a énormément d'arbres à café et chaque petit camping réalise son propre café. Elle nous expliqua donc les différentes étapes de la réalisation du café et nous montra les machines qu'elle utilise.



Cette fois-ci nous ne paierons que 5 soles la nuit: les tours ne passant pas par ce chemin les prix sont beaucoup plus bas.

Jour 4:

On reprend la montée là où on l'avait laissé. Nous sommes au milieu des arbres à café et ça monte doucement.



Assez vite ça se corse, la pente devient plus raide. Heureusement on a une super vue sur la vallée (enfin presque).


On est un peu triste, car en haut il devait y avoir une belle vue sur le site du Machu Picchu.. Nous arrivons aux ruines qui sont au sommet deux heures après le départ. On en profite pour faire une petite pause pour profiter des ruines.



Et là joie ! Ça se dégage doucement mais sûrement. On aperçoit au début le sommet de la montagne Machu Picchu.



Puis progressivement nous apercevons le site en lui même.



Le temps continue à se dégager. On en profite pour entamer la descente vers Hydroelectrica, dernière étape avant Aguas Calientes (auto-baptisé Machu Picchu pueblo).



Après 1h de descente on arrive en bas de la montagne, il ne reste plus qu'à traverser le pont et longer un ruisseau puis la route jusqu'à Hydroelectrica.



Le plus gros de la journée étant derrière nous, on s'arrête pour la pause déjeuner.

Plus que 10 km le long des rails jusqu'au village d'Aguas Calientes. Après 4 jours de marche, ces dix kilomètres paraissent interminables pour nos mollets endoloris. En chemin, nous avons croisé le fameux train bleu qui permet à ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas marcher d'accéder à Aguas Calientes à prix d'or.



Nous arrivons enfin ! Les jambes sont endolories, la fatigue à son maximum. C'est la fin du trek du Salkantay, nous sommes au pied du Machu Picchu.



L'après midi est consacré à chercher un hostal pas trop cher (pas facile dans cette ville), prendre une douche et manger une pizza (à 16h30). Après avoir fait tout ça on ne traîne pas, la journée de demain sera longue et va commencer tôt.

Jour 5: Visite du Machu Picchu

4h du matin, on se lève avec de grosses courbatures du trek mais tout de même motivés. On ne visite pas l'une des sept nouvelles merveilles du monde tous les jours!

On se rend donc au départ des escaliers qui amènent au Machu Picchu. Bien sûr il y a des bus pour y aller mais ils sont assez chers et puis au point où on en est, autant marcher ! Le chemin n'ouvre qu'à 5h. On fait donc la queue, il y a une trentaine de personnes devant nous. A 5h, on nous laisse passer après avoir contrôlé nos billets et c'est parti pour l'ascension d'escaliers pendant 45 min. Pas facile. Mais la motivation d'arriver avant tous les bus est présente. Une fois en haut il faut encore attendre. Le site n'ouvre qu'à 6h. Quelques bus sont arrivés avant nous mais au final il n'y a qu'une petite cinquantaine de personnes devant nous. Enfin les portes s'ouvrent. Zut, encore des escaliers pour accéder au premier mirador. Et là on découvre le site entier avec la montagne Huayna Picchu en fond.



Il n'y a pas grand monde dans le site alors on se décide à y aller rapidement pendant que les gens passent du temps à prendre leurs photos ou à se diriger vers la porte du soleil. Nous avons pu faire un tour plutôt tranquillement avec pas grand monde dans les parages.

D'après les archéologues le site est décomposé en deux parties. La première est la zone agricole qui se compose d'un ensemble de terrasses qui contenaient des cultures.



La seconde est la zone urbaine, cette dernière peut se subdiviser entre différents quartiers. Il existe le quartier sacrée, le quartier populaire et le quartier noble.



La visite du site commence par la porte délimitant l'entrée dans la zone urbaine.



On arrive assez vite dans le quartier sacrée qui contient quelques temples. Notamment le Intihuatana (cadran solaire) qui servait aux incas pour leur travaux d'astronomie. Mais on peut aussi voir le temple du Soleil qui se trouve dans la même zone.



Dans le quartier noble on peut apercevoir notamment une tour circulaire appelée Torréon, ou tombeau du roi.



En contrebas, on aperçoit la place centrale qui était un centre de vie de la cité, et derrière, le quartier populaire.



Nous ferons une visite de 3h à travers les ruines de ce site unique au milieu des montagnes.



Puis, vers 8h45 on repasse par une entrée pour aller faire la montagne Machu Picchu. Celle-ci est moins connue que la montagne Huayna Picchu mais c'est grâce à ça que l'on a pu avoir des places un peu au dernier moment. Heureusement que l'on a nos billets pour la montagne car une fois arrivé en bas impossible de remonter si l'on souhaite revoir le site. Mais grâce aux billets on nous autorise à rentrer de nouveau. La montée qui nous attend n'est pas de tout repos. En effet la montaña est bien plus haute que le Huayna, on a encore 500 mètres de dénivelé depuis le site pour atteindre le sommet. L'ascension est brève mais verticale, les escaliers de pierre sont étroits. On a l'impression de ne pas en voir le bout. Heureusement, la vue sur le chemin n'est pas désagréable.



Finalement, en 1h30 on arrive au bout. Fatigués mais on se réconforte avec la vue sublime sur le site et les montagnes qui l'entourent de tous les côtés (et puis aussi en pensant qu'à partir de maintenant il ne reste que de la descente !).



Après être resté admirer la vue pendant 30 minutes on se décide à redescendre.



Une fois en bas, on traîne un peu sur le site jusqu'à 13h avant de sortir définitivement de notre première visite de merveille du monde. Au passage, on fera tamponner les passeports histoire de marquer le coup.

On repasse ensuite par le même chemin qu'à l'aller pour retourner sur Aguas Calientes. Dur de descendre autant d'escaliers. On est au bout de nos forces, ça fait quand même une journée de 20km et 1000 mètres de dénivelé positif. C'est une 5ème journée de trek ! Mais cette fois c'est fini. Le reste de la journée consiste à trouver un hostel pas trop cher pour la nuit et de quoi manger copieusement. Finalement, on aura eu un temps pourri tout le trek mais un soleil magnifique pour la visite du Machu Picchu. On s'en sort donc plutôt bien.


Le lendemain, on rentre par les rails pour les 10 derniers kilomètres à pieds pour retourner à Hydroelectrica d'où on prendra un colectivo jusqu'à santa Maria. Cependant, là, petit souci logistique, à santa Maria on voit plein de collectivos qui vont dans le sens inverse de Cusco mais pas un seul qui se dirige vers la ville. Il existe bien des bus mais ils sont tous complets. Une petite dame chez qui on prend des sandwichs pour le midi nous explique qu'il faut prendre les bus touristiques qui ramenent les vtt des tours à Cusco quand les touristes ont fini. On attend donc au bord de la route pendant une heure avec pas mal de locaux. Un premier bus arrive, c'est la ruée, on craint de ne pas avoir de place mais au final on en trouve deux au fond . C'est parti pour 4h de route de montage pour retourner à Cusco, le tout pour 25S/personne. La conduite de notre chauffeur n'est en plus pas forcément du goût de l'estomac de Gladys. On finit par arriver vers 18h45, le temps de manger et au lit.


La suite, c'est deux jours de repos à Cusco avant de se diriger vers la Vallée Sacrée des Incas.


Pour plus de photos du Salkantay et du Machu Picchu c'est par ici