Huaraz et la Cordillère Blanche
Posté le 30 octobre 2018
Huaraz
Après 22h de bus, une nuit à Lima et un second bus de 8h, nous arrivons enfin au coeur de la Cordillère Blanche dans la ville de Huaraz. La ville sert pour beaucoup de base pour rayonner autour et effectuer les différents treks possibles.
Huaraz est une ville de taille moyenne avec une architecture relativement récente. En effet, la ville et les villages de la région ont été ravagé par plusieurs séismes dont le dernier date de 1970. Nous passons les deux premiers jours à visiter la ville et à nous reposer après toutes ces heures de bus. La ville est plutôt agréable à vivre, de nombreux petits parcs et des jolies places jalonnent le centre ville.




La ville est assez touristrique au vu de toutes les possibilitées d'activité en pleine nature que l'on peut faire ici mais on y est malgré tout assez tranquille. Il est possible de se balader sans se faire harceler toutes les 5 minutes. Après ce repos, nous nous décidons à partir pour le trek du Santa Cruz (du nom de l'un des glaciers que l'on croise sur le sentier). Ce trek se fait en 4 jours avec une agence mais peut aussi se faire en moins de temps. C'est l'un des plus connu de la région.
Trek de Santa Cruz
5h30 réveil, on prend un bon petit déjeuner (pain, avocat, mangue) histoire d'être bien calé pour le début du trek. Mais d'abord on a de la route à faire. On prend un premier colectivo direction Caraz. 1h20 de conduite affreuse (le mec a quand même un contrôleur de vitesse installé dans son bus qui sonne à partir de 80km/h, mais ça ne l'empêche pas d'aller jusqu'à 120..). À Caraz il faut prendre un deuxième colectivo pour Cashapampa. Après 30min d'attente et 1h de route, nous voici au début du trek de Santa Cruz. Ou la fin, pour la plupart.
En effet ce trek peut se faire dans les deux sens. Mais il est plus facile dans le sens Vaqueria-Cashapampa car il y a moins de dénivelé positif. Nous avons décidé de le faire dans le sens le moins facile non pas parce que nous aimons souffrir mais pour deux raisons: la première est que ce sens nous a été conseillé par notre hôte à Huaraz car plus beau selon lui (nous aurons toujours les montagnes en face de nous); la deuxième raison est que nous avons décidé d'enchaîner avec la laguna 69 après le trek et Vaqueria ne se trouve pas très loin.
Nous commençons donc à monter vers 10h30. Nous avons de la chance, il fait super beau. En chemin nous croisons des gens en sens inverse qui nous disent avoir eu de la pluie tout le long. On prie pour que ça nous arrive pas. Au début ça monte sec mais rapidement la montée devient plus facile.



Nous suivons un ruisseau que nous ne quitterons que très tardivement (3ème jour).


Deux heures plus tard, nous nous arrêtons pour manger au bord du ruisseau. La première journée n'étant pas très longue (4h30 de marche), nous prenons notre temps.
Nous reprenons la route, le chemin est plutôt plat mais ça monte doucement sans qu'on s'en rende forcément compte (il reste 300 mètres de dénivelé à faire).



Nous arrivons alors au premier camping à 3750 mètres d'altitude, on a quand même monté 950 mètres. Il s'agit en général de la première nuit. Comme il est assez tôt, 14h45, nous décidons de pousser un peu plus loin car nous avons vu un autre spot camping sur le GPS à moins de 4km. La pluie commence à tomber mais tranquillement.
Nous passons devant une zone marécageuse et sortons tout de même le téléphone pour prendre une photo malgré la pluie car c'est plutôt joli :

À 16h15, nous arrivons à destination. Il y a déjà une tente de plantée. On se met un peu plus loin. On monte la tente rapidement tant que la pluie n'est pas trop forte.


On s'abrite rapidement dessous pour gonfler les matelas. La pluie devient plus forte. On profite d'un petit abris pour manger et au lit.
Le lendemain, réveil à 6h pour un départ à 7h30. Finalement, on ne partira qu'à 8h mais de toute façon la journée qui nous attend ne devrait pas être trop longue. En effet, nous avons 11km (dont 6 de plat) et 610m de dénivelé jusqu'à une lagune puis nous devons redescendre 6km jusqu'au prochain camping.
La journée commence bien, le ciel s'est dégagé. On voit maintenant les sommets des montagnes et glaciers environnants.



Nous marchons le long du ruisseau entre les montagnes. On se croirait presque dans un canyon. Peut de temps après le départ nous passons devant un premier lac.



Le chemin est plutôt plat, nous arrivons assez vite sur une étendue de sable (et de cailloux) sur laquelle nous marcherons pendant 2km.



On arrive alors au début de l'ascension pour aller au lac Arhuaycocha (situé à 4420m d'altitude). Ce sentier mène également aux glaciers voisins: l'Alpamayo et le Quitaraju. La montée est plutôt raide et éprouvante mais elle offre un beau point de vue sur la vallée que l'on vient de traverser.

Au bout d'une heure, on arrive à un mirador censé offrir un point de vue sur l'Alpamayo. Et c'est une grande réussite.

On continue notre chemin jusqu'à un camping. Cette portion nous offre un peu de répit, le sentier étant plat. Le ciel se découvre et on a alors une super vue sur l'Alpamayo et sur le Quitaraju.



Puis c'est l'ascension finale vers le belvédère qui surplombe le lac. On finit par arriver au bout d'une demi-heure. Le lac est magnifique, il est entouré de montagnes et possède une eau turquoise.



L'endroit est parfait pour une pause déjeuner. On profite un peu de la vue jusqu'à ce que le soleil se cache et que la pluie fasse son apparition. On se décide alors à redescendre. On a le temps, il ne nous reste que deux heures de marche pour arriver à notre camping pour la nuit. La vue en chemin est superbe.

On arrive vers 15h30, fatigués mais content d'avoir pu profiter de cette matinée avec du soleil. On monte la tente au milieu des vaches pendant qu'il ne pleut pas trop et on va s'abriter dessous juste à temps. Il ne fait pas chaud même si le soleil n'est pas encore couché, ça promet pour la nuit ! Il faut dire qu'on est quand même à 4150m d'altitude. Ce sera notre plus haute nuit en tente depuis le début du voyage.
Pour ce troisième jour de trek, une longue journée nous attend. En effet, il faut passer le col Punta Union situé à 4750 mètres d'altitude. La journée commence mal, il fait moche. On démonte la tente sous la pluie, tout est trempé. On commence alors le début de la montée. On a 600 mètres de dénivelé à faire sur 4km jusqu'au col. Le début se fait assez aisément, puis ce sont les premiers lacets. La pente est assez raide, nous avançons doucement. On voit alors un premier lac sur notre gauche. Il ne pleut plus mais la brume reste épaisse et les nuages sont bas. On peut quand même voir la vallée derrière nous.



C'est au bout 2h30 que nous arrivons enfin au col de Punta Union ! La fin de la montée n'était pas aisée avec ces gros blocs de pierre glissants qui ont valu une chute pour Gladys. En haut nous avons la même vue que pour le Salkantay, c'est à dire qu'on ne voit rien. Décidément, on a pas de chance avec les cols.


On se pose pour manger quelques abricots secs avant d'entamer la descente. Un groupe arrive alors en haut, par l'autre côté. Notre pause aura duré plus longtemps que prévu car nous avons pas mal discuté avec un couple de français du groupe. Ils font un voyage de 6 mois comme nous mais 3 mois Canada, 3 mois Amérique du Sud.
Avant de descendre, la vue se découvre un peu.


On commence alors la descente, tout doucement puisque de l'autre côté du col on retrouve ces cailloux et ces rochers glissants. Au bout d'une heure nous en avons enfin fini avec cette partie difficile, le chemin est bien mieux même si c'est tout boueux. Il y a plein de petits lacs de ce côté de la montagne.



On continue une petite demi-heure avant de s'arrêter pour manger. Il ne fait pas très beau mais il ne pleut plus, c'est l'essentiel.


On reprend la descente et le soleil se joint à nous. Cette fin de journée sera beaucoup plus agréable.




Nous arrivons à Paria, le dernier gros spot de camping avant la fin du trek. Comme il est seulement 15h, nous décidons de continuer. Nous sommes alors sur un petit sentier relativement plat dans les bois.

Nous arrivons une heure plus tard devant le poste de contrôle de l'entrée du parc et du trek de Santa Cruz. On hésite alors à la jouer réglo ou pas (quand nous sommes arrivés au trek, par l'autre côté, il n'y avait personne pour nous faire payer). Finalement nous entrons dans le poste et payons notre due: 60 soles par personne pour 4 jours. Il date le billet au jour même et nous dit que nous avons alors trois jours supplémentaires pour profiter du parc Huascaran. Parfait, nous ne paierons rien en plus pour faire la laguna 69.
On se pose alors juste après le poste de contrôle pour camper. Le lendemain sera une petite journée puisqu'il ne nous reste que 8km pour atteindre Vaqueria et prendre le colectivo pour Cebollapampa, le début de la randonnée pour atteindre la fameuse laguna 69.

Ce dernier jour nous réserve seulement 2h de marche pour atteindre Vaqueria, la fin du trek. Après une petite heure de descente jusqu'au village de Huaripampa, nous entamons la dernière montée du trek jusqu'à Vaqueria.

Nous arrivons alors à Vaqueria vers 9h45. Il nous faut alors attendre un colectivo qui va à Yungai afin de s'arrêter à Cebollapampa. Une dame d'une supérette nous dit qu'il va y en avoir, il faut juste attendre un peu. On s'assoit donc à une de ses tables pour prendre un soda de récompense et attendons. Longtemps. Aucun véhicule ne passe dans le bon sens. Pourtant, nous voyons pas mal de colectivos déposer des touristes pour le début du trek mais ils ne vont bien sûr pas dans le bon sens. Au final, nous aurons vu pas mal de gens pendant ce trek mais tous le faisaient dans le sens inverse de nous.
Nous attendons presque 1h30 pour qu'un camion arrive du bon côté. Nous hésitons, on nous dit qu'un colectivo arrivera dans 20 min. Mais on a assez attendu alors on monte. On se retrouve à quatre devant dans le camion: le conducteur et trois passagers bien collés les uns aux autres. Et ce, pendant 1h45 sur une route ou plutôt un chemin de terre rempli de trous où l'on ne dépassera pas les 30km/h.
Laguna 69
On arrive alors à Cebollapampa un peu avant 13h. Le but était de poser la tente là (il y a un joli terrain plat idéal pour camper) et de faire la randonnée de la laguna 69 le lendemain. Mais on hésite, il fait plutôt beau et nous avons peur d'avoir un temps pourri le lendemain. Un couple de français nous dit avoir fait l'aller en 1h40 mais sans sacs. D'après eux, il faudrait 2h30-3h pour monter là haut avec les gros sacs. On se décide à entamer la montée, quitte à planter la tente plus haut si on ne se sent pas de la finir aujourd'hui. La randonnée de la laguna 69 est un aller-retour. On arrive au lac en 6,5km et 750 mètres de dénivelé. Elle commence à 3850 mètres pour finir à 4600 mètres.
Il est donc 13h quand nous commençons à marcher. Les deux premiers kilomètres sont faciles. Il s'agit d'un faux plat qui nous fait gagner 100 mètres de dénivelé pour la suite. Nous décidons de manger à la lagune mais nous arrêtons quand même dix minutes pour prendre des forces avec des barres de céréales.

Ensuite, ça se corse. On entame la montée en lacets. Sur le chemin, nous voyons tous les autres touristes descendre. Une chose est sûr, nous aurons le lac pour nous tout seul. Nous arrivons à un premier mirador qui nous offre une belle vue sur la vallée, les montagnes environnantes et une jolie cascade.



Après une autre petite montée, nous arrivons à un lac et une belle prairie bien plate qui nous offre un peu de répit pendant 800 mètres.


Ce n'est pas facile de monter à la laguna 69 avec les gros sacs et encore moins après 4 jours de trek. La fin est particulièrement difficile pour nous. Il ne reste que 1km de montée mais on a l'impression d'en faire beaucoup plus.
Nous arrivons finalement au lac vers 15h30. Nous avons mis 2h30 pour monter là haut et on en a bien bavé ! Mais on est très bien récompensé:

Pendant la montée, le ciel se couvrait peu à peu et nous avions peur de ne pas voir les montagnes en arrivant en haut. Le lac est très beau en lui-même avec sa couleur turquoise mais il est aussi très connu pour son décor avec les sommets enneigés qui l'entourent. Sur la gauche on peut apercevoir le glacier Pisco (du nom du célèbre alcool péruvien et accessoirement de la ville) et sur la droite le Chacraraju que l'on voit bien sur les photos. On prend donc des photos du lac en long, en large et en travers avant de manger nos sandwichs bien mérités.







C'est génial d'être dans ce décor, très touristique on va pas se mentir, sans personne autour. On est vraiment tout seul et on en profite un max. Nous restons là une bonne heure avant de redescendre.
Alors que le dernier jour du trek devait être facile (8km), il a été pour nous le plus dur de tous. En même temps on l'a bien voulu, c'est nous qui avons décidé d'enchaîner avec la laguna 69. Mais on préférait ça que de se taper un temps pourri pour la voir. La descente se fit très rapidement (1h30) car nous avions en tête de faire du stop et de rentrer à Yungai pour dormir. L'idée d'une douche et d'un bon lit nous a bien aidé pour descendre.


Nous arrivons donc en bas vers 18h. L'idée était d'attendre 20 min sur la route pour voir si quelqu'un passait et d'aller monter la tente avant la nuit si nous ne trouvions personne. Pendant que Gladys attendait sur la route, Max est parti en profiter pour faire une photo du couché de soleil.


Finalement, au bout de 10 min, une voiture arrive. Super contents, on se rue dessus. Il y a déjà 4 personnes dans la voiture, mais un enfant ça ne compte pas, il peut très bien aller sur les genoux de la personne de devant.. Le mec (on pense que c'est un taxi qui ramenait sa famille à Yungai) nous propose de nous emmener pour 40 soles, 20 par personnes. À la vue de nos têtes il est vite descendu à 30. Avec notre fatigue, on ne négocie même pas et on accepte.
1h15 plus tard, nous arrivons à Yungai, sur la place principale. On entre dans le premier hostal qu'on voit (et qui s'avère être le moins cher de tous ceux que l'on a fait au Pérou). Nous sommes tellement crevés que l'on se fait vite fait des nouilles instantanées et au lit !
Au final, contrairement à ce qui était annoncé, nous avons eu un temps plutôt beau pour ce trek et la laguna 69. La cordillère blanche est tellement magnifique et a tellement à offrir qu'une semaine n'est clairement pas assez pour la visiter. Nous reviendrons à coup sûr dans cette partie du Pérou lors d'un prochain voyage.
Le lendemain nous prenons un colectivo pour Huaraz et revenons dans l'hostel où nous avions laissé nos affaires. Nous prenons un bon repas d'après trek (un énorme burger) et nous reposons toute l'après-midi.
Le jour suivant, nous avons un bus à 9h pour revenir à Lima. 8h de route qui passèrent plutôt bien maintenant que nous avons l'habitude des gros trajets en bus. Une petite nuit à Lima et nous partons pour la plage, direction Paracas pour se reposer avant le volontariat.